L’installation d’objets ou de meubles sur une surface combinant carrelage et placo demande de bien choisir sa fixation. Entre la fragilité du carrelage (faïence) et la structure légère du placoplatre (ba13), le type de cheville fait toute la différence pour assurer une tenue solide et durable. Cette sélection peut sembler complexe au départ, mais en connaissant les principales catégories de chevilles et les critères à prendre en compte, il devient plus simple d’éviter tout désagrément.
Comprendre les caractéristiques des murs carrelés et en placo
Avant de passer aux différents modèles de chevilles, mieux vaut comprendre ce qui rend un mur en carrelage et placoplatre spécifique. Le mur en placo, aussi appelé ba13, est composé de plaques de plâtre fixées sur une ossature métallique ou en bois. Sa capacité à supporter des charges reste limitée, notamment si le poids ne repose pas sur une ossature cachée. Le carrelage ou la faïence posé dessus ajoute par ailleurs une couche à la fois dure et fragile.
Cette configuration donne naissance à deux enjeux majeurs. Premièrement, il faut éviter d’endommager le carrelage lors du perçage. Deuxièmement, il s’agit de répartir efficacement la charge supportée une fois l’objet fixé. Les solutions de fixation conventionnelles pour mur plein ne conviennent donc pas toujours. Un mauvais choix peut aboutir à une perte d’adhérence ou, dans le pire des cas, entraîner la chute de l’objet fixé.
Quels types de chevilles privilégier selon le support ?
Différentes typologies de chevilles existent pour chaque usage spécifique. Celles-ci sont conçues en fonction de la nature du mur : mur creux comme le placo, double cloison, ou encore mur plein sous carrelage. Passons en revue les options adaptées à ces surfaces.
Chevilles métalliques et expansion : pour la robustesse sur placoplatre
Quand il s’agit de fixation dans le placoplatre avec carrelage, la cheville métallique à expansion, souvent appelée cheville molly, reste la solution privilégiée. Ce modèle fonctionne parfaitement dans un mur creux. L’expansion de la cheville à l’arrière assure une excellente répartition de la charge supportée et garantit que le support ne sera pas arraché facilement.
Ce système existe en plusieurs tailles pour s’adapter au diamètre et à la longueur nécessaires au projet. Pour une installation correcte, après avoir percé délicatement à travers le carrelage puis dans le placo, il faut fixer la cheville molly avec sa pince spécifique afin de faire basculer ses ailettes à l’intérieur du mur. Cela empêche la cheville de bouger malgré le poids suspendu. Idéal pour la fixation meuble salle de bain, lave-mains ou autres équipements volumineux.
Cheville en nylon : une alternative pour charges légères
Si la charge supportée reste faible — porte-serviettes, petite étagère ou cadre léger —, la cheville en nylon se présente comme une option simple et rapide à mettre en œuvre. On la choisit pour le diamètre correspondant à la vis prévue, généralement compris entre 6 mm et 8 mm. Dans le contexte du carrelage sur placo, elle s’avère pratique mais plutôt réservée à des petits objets.
L’utilisation de la cheville en nylon nécessite une installation précise sans pression excessive au moment du vissage, sous peine de fissurer la faïence. Prendre soin au niveau de la profondeur de perçage évite toute usure prématurée ou déplacement de la pièce à soutenir.
Comment choisir le bon diamètre et la bonne longueur de cheville ?
La tenue globale dépend autant du type de cheville que du format choisi. Sélectionner le diamètre adéquat conditionne la stabilité : trop fin, il ne maintient pas la charge ; trop large, il peut abîmer le carrelage ou provoquer une fissure du placo. La longueur de cheville détermine son potentiel d’ancrage derrière la plaque et parfois dans l’ossature si elle est présente.
Pour des fixations courantes sur un mur carrelé en placoplatre, voici quelques recommandations de diamètres couramment utilisés :
- Cheville molly : préférer un diamètre de 8 mm à 10 mm selon le poids de l’objet
- Cheville en nylon : 6 mm pour les décorations, 8 mm pour des objets un peu plus lourds
- Longueur minimum : idéalement supérieure à celle du carrelage + épaisseur du placo (soit 25 à 50 mm environ selon la configuration)
Lorsque la charge supportée dépasse 20 kg (meuble haut, vasque, colonne de salle de bains), optez systématiquement pour des chevilles à expansion en métal, voire multipliez les points de fixation pour mieux répartir le poids.
Quel mode opératoire garantir lors de la pose des chevilles ?
Installer une cheville dans un mur en carrelage recouvrant du placo demande méthode et minutie. Il existe quelques bons réflexes à suivre pour limiter les erreurs et maximiser la sécurité.
Préparer correctement le perçage
Protéger le carrelage contre les éclats commence par l’utilisation d’un foret adapté aux tuiles émaillées, auquel on adjoint une vitesse réduite. Coller un ruban adhésif sur la zone cible avant de percer aide à stabiliser la mèche. Cela réduit nettement le risque de glissement et d’éclat autour du trou. Une fois le carrelage percé, poursuivez doucement à travers le placo.
Privilégier un foret de diamètre identique à celui de la cheville sélectionnée optimise la résistance finale. Ne pas sauter une étape sous prétexte de rapidité, car une mauvaise préparation peut conduire à des erreurs irréparables.
Insertion et fixation appropriée
L’étape suivante consiste à glisser avec précaution la cheville dans le trou. Si votre mur comporte une double cloison, vérifiez l’épaisseur totale afin que la cheville atteigne bien la partie solide derrière le carrelage. Pour la cheville molly, pensez à serrer à l’aide d’une pince spéciale jusqu’à sentir l’arrêt net, signe que la cheville à expansion a bien pris appui.
Après insertion, serrez doucement la vis associée à la cheville. Sur les supports mixtes comme le carrelage sur placoplatre, il ne faut pas viser une tension maximale : privilégier la progressivité permet de préserver la faïence et d’assurer une fixation meuble salle de bain véritablement fiable.
À éviter et astuces supplémentaires pour réussir sa fixation
Certaines erreurs fréquentes coûtent cher en temps et en matériel. Par exemple, une surcharge répétée sur une fixation inadaptée conduit rapidement à l’arrachement du mur ou à la casse de la faïence. Il vaut mieux anticiper ces problèmes que devoir intervenir après dommages.
- Ne jamais choisir une cheville pour mur plein sur du placo, même en présence de carrelage
- Multiplier les points d’ancrage pour les longues étagères ou meubles hauts
- Vérifier que la charge supportée correspond bien au modèle sélectionné
- Utiliser des rondelles larges pour protéger la faïence lors de la pose de la vis
Adopter la bonne méthode et investir dans des chevilles spécifiques reste le meilleur moyen de fiabiliser l’aménagement d’une salle de bain ou d’autres espaces modernes avec surfaces combinées. Cette approche limite les mauvaises surprises tout en assurant la solidité au quotidien.



